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Faire face à la crise : La direction et le CSE de l'ADAEA s’engagent pour favoriser le maintien d’activité

L’ADAEA est une structure associative de protection de l’enfance et d’adultes en danger qui compte 110 salariés répartis sur plusieurs sites dans l’Eure. Durant la crise, la direction et le CSE se sont engagés conjointement pour permettre aux salariés de poursuivre leur activité en télétravail et ainsi maintenir, dans la mesure du possible, l'accompagnement mené auprès d'un public fragile.

Organiser le télétravail pour tous

Peu de temps avant la crise sanitaire, la structure avait mis en place son Conseil Social et Économique (CSE) et une démarche Qualité de Vie au Travail avait été engagée, permettant de faire émerger des enjeux forts comme la mise en place du télétravail pour certaines professions, l’articulation des temps de vie ou la refonte de certains espaces de discussion.

Dès l’annonce du confinement le dirigeant a pris la décision ferme et immédiate de mettre tous les salariés en télétravail. A cet effet il a rédigé une feuille de route et a réuni le Comité de direction pour consolider les modalités d’action concrètes. Dès le lendemain, l’annonce a été faite par l’encadrement dans tous les services.

La réorganisation très rapide du télétravail de la majorité des salariés est effectuée avec la contribution de chacun selon son métier, ses contraintes, ses besoins. Les administratifs ont pris quelques jours pour s’assurer d’avoir tous les supports utiles et les postes fixes de travail ont été emportés au domicile.

Faire face à la crise Association ADAEA

Ensuite, un CSE par conférence téléphonique a été organisé pour consolider l’organisation concrète de l’activité. Ces instances ont été l’occasion de poser des questions sur les difficultés rencontrées. Dans un souci d’efficience le nombre de participants a été limité à 5 pour une durée de 2h. Dès le mois suivant, le CSE s’est réuni avec tous ses membres en visioconférence.

De nouvelles modalités de travail ont été identifiées comme la priorisation des dossiers sur lesquels il était nécessaire de rester en hyper vigilance et de maintenir un contact au domicile. Cet arbitrage a été basé sur l’expertise juridique (directives de la DGCS) et technique des salariés.

Au départ le maintien de temps collectifs « sécurisés » avait été imaginé mais ceux-ci ont vite été annulés suite aux annonces gouvernementales.

Ajuster l’activité au télétravail contraint

Au début du confinement, 4 arrêts d’une semaine ont été pris pour garde d’enfants mais tous les salariés ont ensuite repris leur activité (sauf une personne souffrant d’une pathologie préexistante). « Depuis, l’organisation est en perpétuel réajustement, des régulations quotidiennes sont effectuées par la direction et l’encadrement, les contraintes individuelles accompagnées une à une » précise Monsieur Mahier, directeur général de l’association.

Des temps collectifs ont été réorganisés en visioconférence pour répondre aux besoins de l’activité mais aussi aux besoins d’échanges entre les salariés, coutumiers d’interactions quotidiennes entre pairs et avec les bénéficiaires. Le CSE a été mobilisé régulièrement et associé aux ajustements.

Le télétravail qui semblait impossible pour certaines activités s’avère réaliste « je suis bluffé de ce qu’ils arrivent à faire, les mêmes avaient des difficultés à s’adapter à un nouveau logiciel récemment mis en place et aujourd’hui disent qu’ils ne savent pas comment ils auraient fait sans » explique Monsieur Mahier, ancien éducateur lui-même.

Chacun, selon ses propres « angoisses », adapte sa pratique en limitant plus ou moins le contact avec les jeunes et leur entourage. Certains enfants ne sont suivis que par téléphone ce qui peut être insuffisant au regard de la situation très fragile de certaines familles. La direction précise : « Cela fera partie des points à étudier en CSE : comment ajuster la nature des besoins réels des bénéficiaires aux moyens singuliers de chacun qui sont à considérer ? Sur ce point les petits pas sont à privilégier ».

« Le cap très clair et très rapide posé a été sécurisant et structurant pour tous, la réactivité n’a pas laissé de flottement inconfortable. Nous réajustons depuis ».

La place de l’équipe de direction et du CSE durant cette période

La direction est en perpétuelle régulation collective mais également individuelle pour apporter son soutien aux encadrants et aux équipes. Ce qui se régulait spontanément auparavant nécessite maintenant une organisation et une planification couteuse en temps et en énergie. « J’absorbe l’ensemble des enjeux de chacun, en plus du travail habituel » stipule le directeur, contraint au télétravail lui aussi. La direction ne prend pas de congés « Je crois en la force des symboles et me dois d’être là ».

Le dernier compte rendu du CSE rend hommage à la qualité de l’action de la direction et de l’association des élus, ce qui contribue de manière très satisfaisante à la préservation de la santé des salariés et du maintien de la mission de protection de l’association.

En revanche « nous vivons là une expérience collective inédite dans un climat de confiance, de solidarité et d’écoute réciproque. La confiance est accrue et nous développons de nouvelles pratiques en faisant preuve d’une adaptation que nous n’aurions pas imaginé.

Nous vivons en accéléré le renforcement du rôle de chacun et une collaboration effective des acteurs du dialogue social récemment positionnés

Mais nous vivons et expérimentons aussi les axes QVT identifiés : Télétravail, articulation des temps de vie, déconnexion, réorganisation des temps d’échanges … cette expérience sera très positive pour notre dynamique à venir », témoigne la direction.

Et demain ?

L’inquiétude pour demain relève de l’activité elle-même : comment évaluer la « casse » des situations individuelles ? La reprise ne sera pas normalisée d’ici l’été et la période estivale est souvent propice à une réduction du lien avec les familles ce qui peut avoir un impact important.

La direction pense formaliser un « discours » à l’attention de son personnel à la reprise et pourquoi pas organiser un temps collectif et paritaire d’échanges sur l’expérience afin de capitaliser les pratiques vertueuses et s’en ressaisir, marquer aussi un avant et un après qui sera différent

Pour en savoir plus sur cette association  :  http://www.adaea-27.com/

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